L’histoire du Dr Michael Strong

Science et médecine dans les gênes

Lucille Ball a déjà dit: « Si vous voulez qu’une tâche soit faite, confiez-la à une personne occupée ». Ce principe s’applique au Dr. Michael Strong. Le titre sur sa carte professionnelle lit : Doyen de la Faculté de médecine et de chirurgie dentaire Schulich, Professeur distingué, Professeur au département de sciences neurologiques cliniques, chaire de recherche sur la SLA Arthur J. Hudson, Directeur scientifique par intérim à l’Institut de recherche Robarts. Sans oublier mari et père de trois enfants. Vous pensiez que votre vie était occupée?

Dr. Strong semble avoir hérité son intérêt pour la médecine et les sciences de son père, qui était microbiologiste et professeur, et de sa mère, qui était infirmière. Dr. Strong se souvient bien quand a débuté sa fascination pour le cerveau et son fonctionnement. Il était en 13e année à l’école secondaire Leamington District. Son professeur de science, Dr. Prem Nanda, permettait aux élèves de réaliser un projet supplémentaire (pour le plaisir). Michael a étudié le cerveau sous la tutelle d’un pathologiste d’un hôpital local.

Depuis 20 ans, Dr. Strong est captivé par le fonctionnement du cerveau, plus particulièrement chez les personnes atteintes de la SLA. Il s’admet un peu déçu car la recherche n’offre pas encore de réponse. Toutefois, la recherche progresse rapidement grâce aux avancées scientifiques et technologiques : des microscopes d’une puissance telle qu’ils permettent d’étudier les cellules à un niveau sub-cellulaire et les changements génétiques, ainsi que des modèles animaux performants. Ces outils n’existaient pas lorsqu’il a commencé à étudier la SLA. Dr. Strong soutient que chaque avancée scientifique ouvre une porte permettant d’en savoir plus, et que le progrès accélère.

Il se réjouit de voir tant de jeunes talents prêts à dédier leur vie à la recherche médicale; sa fille Jennifer au premier chef. Elle poursuit un doctorat à l’Institut Sheffield en neuroscience translationnelle et elle travaille avec Dr. Pamela Shaw sur un projet portant sur la SLA. Tel père, telle fille?

Projet récent: Micro ARN – un nouveau joueur dans la recherche sur la SLA

De nombreuses découvertes ont récemment associé la SLA à des anomalies de la régulation de l’ARN (information génétique circulant à l’intérieur des cellules).

Il existe différents types d’ARN qui possèdent différentes fonctions associées à la santé et au bien-être des cellules vivantes (les cellules étant les petites entités qui s’assemblent pour former nos organes). Un de ces ARN est appelé micro-ARN (miARN). Ce dernier joue un rôle important dans le maintien du bon fonctionnement des autres ARN qui eux veillent ensuite au bon fonctionnement de la cellule.

Dans une nouvelle étude,  l’équipe du Dr Michael Strong du Robarts Research Institute, University of Western Ontario, a examiné les changements de niveaux des miARN dans la moelle épinière d’individus affectés de SLA sporadique et les a comparé à ceux d’individus contrôle qui n’avaient pas la SLA. Les résultats, publiés dans la revue Molecular Brain, montrent qu’une quantité importante de miARN est altérée dans la SLA, et plus particulièrement trois d’entre eux impliqués dans la régulation de l’ARN qui crée la sous-unité légère des neurofilament (NFL). NFL est un élément structural des neurones dont l’implication dans la maladie a déjà été montrée.  Cette découverte fait suite aux travaux récents du laboratoire de Dr Strong qui ont identifié une nouvelle mutation de l’élément de régulation de NFL (appelé RGNEF) comme cause de cas familiaux de SLA, et renforce ainsi la notion qu’une régulation appropriée de NFL pourrait représenter un élément crucial de notre compréhension des causes de la maladie.

(Texte de la Société canadienne de la SLA)


Si vous avez manqué la conférence du Dr. Strong du 19 mars, cliquez ici pour l’enregistrement.

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