L’histoire de Carlos Botehlo

Pas de répit dans le cœur du guerrier. Même si le corps implore merci, l’esprit rugit… JAMAIS !

Quand j’ai appris que j’étais atteint de la SLA, je pensais avoir reçu une sentence de mort. Quelle erreur! Ne vous méprenez pas, j’ai dû faire des deuils difficiles, comme celui de mon autonomie physique, renoncer à des passions pour des choses comme faire l’amour, danser la salsa, servir mes clients dans ma petite boutique de Sainte-Rose et le pire : manger. Je vivais pour manger! Pour moi, il n’y avait pas de plus grand plaisir que de passer trois ou quatre à table, devant des plats exquis, à boire de bonnes bouteilles en excellente compagnie.

J’ai toujours entendu dire que lorsqu’on perdait un sens, les autres devenaient plus aiguisés. D’une certaine façon, c’est vrai aussi pour la SLA. Le fait de perdre la capacité de marcher et de parler provoque un éveil à son moi spirituel qui n’est rien de moins que fulgurant. On apprécie les moindres petits bonheurs et les choses les plus banales réussissent à nous émouvoir, mais lorsqu’on attend la mort, rien n’est banal. La caresse des rayons du soleil sur mon visage, une chanson qui me replonge dans le passé ou le rire innocent d’un enfant qui joue, tout est source de bonheur. Même si les neuf années de mon combat avec la SLA n’ont pas été faciles, le fait est que je vis, une vie que je n’aurais pas choisie, mais c’est la seule que j’aie et j’en suis reconnaissant.

En terminant, j’aimerais citer les paroles d’une chanson qui se trouve sur la trame sonore du film Rocky IV et qui a été une source d’inspiration pour moi : « Pas de répit dans le cœur du guerrier. Même si le corps implore merci, l’esprit rugit… Jamais! »

sf sf