Faire le pont entre la communauté de recherche et les familles
L’espoir de Guy Aubert a été mis à rude épreuve après que ce dernier ait appris qu’il était atteint de la SLA en mars 2018. Cet espoir que le Victoriavillois avait perdu lui a été redonné par le Dr Richard Robitaille et son équipe de chercheurs sur la SLA. Pendant une journée, Guy, sa conjointe Nicole et leurs amis Max et Sylvie ont eu la chance de visiter les laboratoires du Dr Robitaille, privilège sur lequel ils avaient misé lors d’un encan en ligne en soutien à SLA Québec.
« Faire visiter nos installations à M. Aubert et ses proches a été l’une des plus belles expériences pour notre équipe. L’objectif de cette initiative était d’abord et avant tout de faire le pont entre la communauté de la recherche et les familles touchées par la SLA qui, tout comme nous, carburent à l’espoir. Faire la rencontre de M. Aubert a changé nos vies en nous plongeant dans sa réalité et nous a rappelé ce pourquoi nous faisons ce travail. »
-Dr Richard Robitaille, professeur titulaire du Département de neurosciences de l’Université de Montréal et membre du conseil d’administration de SLA Québec
Survol de la recherche sur la SLA en 2018
La Société de la SLA du Québec est fière d’avoir contribué à un investissement de plus de 155 000$ dans le Programme de recherche de la Société canadienne de la SLA, qui vise à accélérer l’impact de la recherche en fournissant un soutien financier aux meilleurs projets de lutte contre la SLA qui s’appliquent à traduire les découvertes scientifiques en traitements contre la SLA.
En 2018, le Programme de recherche de la Société canadienne de la SLA a annoncé un financement total de plus de 1,7 million de dollars pour aider la prochaine génération de chercheurs à présenter de nouvelles découvertes innovantes et pour soutenir les chercheurs établis dans la progression de notre compréhension de la maladie, et ce dans le but de créer un avenir sans SLA.
La somme de 1 million de dollars a notamment été investie dans huit nouveaux projets de recherche qui visent à explorer de nouveaux objectifs en matière de traitements, à élargir la portée des recherches existantes pour soutenir de nouvelles découvertes et à aider les chercheurs à mieux comprendre pourquoi la SLA progresse différemment pour chaque personne.Une somme additionnelle de 720 000 $ a aussi été fournie en partenariat avec Brain Canada pour subventionner six nouvelles bourses de stage ayant pour but d’appuyer la prochaine génération de chercheurs sur la SLA qui font des études de doctorat ou visent des postes en recherche postdoctorale, le tout afin d’assurer le soutien de recherches canadiennes de premier ordre sur la SLA. Cet investissement représente la dernière tranche de fonds que BrainCanada a promis de jumeler dans le contexte du Ice Bucket Challenge. Il marque également un nouveau partenariat avec La Fondation Vincent Bourque, à laquelle nous avons activement contribué, peu de temps avant le décès de Vincent des suites de la SLA, pour rendre l’une des bourses de stage accessible grâce à l’héritage qu’il a laissé.
Chaque subvention a été accordée au terme d’un processus compétitif d’évaluation par les pairs impliquant des spécialistes internationaux de la SLA. Ils ont évalué un grand nombre de candidatures pour repérer les projets qui reposent sur une excellence scientifique et qui ont le potentiel de faire progresser le plus rapidement le champ de recherche de la SLA afin de mettre au point des traitements efficaces.

« Le Programme de recherche de la Société canadienne de la SLA achemine les dons vers les meilleurs projets de recherche sur la SLA au Canada et accorde des bourses à des étudiants et candidats postdoctoraux exceptionnels, le tout dans le but de créer la prochaine génération de chercheurs dédiés à la SLA au pays. Parmi les projets subventionnés cette année, citons d’excellentes nouvelles idées nécessitant un financement pilote pour rassembler une base de données, des recherches en cours sur la SLA qui ont déjà une incidence sur la compréhension mondiale de la SLA et des études qui touchent directement les personnes actuellement atteintes de SLA. Maintenant que l’engagement de Brain Canada à verser des fonds de contrepartie dans le cadre du Ice Bucket Challenge a pris fin, le financement du Programme de recherche de la Société canadienne de la SLA regagnera ses niveaux antérieurs. La générosité des donateurs et nos partenariats avec les sociétés de la SLA provinciales sont essentiels pour maintenir l’élan des cinq dernières années et subventionner encore plus de projets dans l’avenir. »
-Dr David Taylor, Vice-président de la recherche, Société canadienne de la SLA
Est-ce qu’un outil d’édition génétique révolutionnaire peut créer de meilleurs modèles animaux pour étudier la SLA?
Dr Gary Armstrong de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal est l’un des chercheurs qui a obtenu une subvention de 125 000$. Avec cette subvention, Dr Armstrong utilisera un outil d’édition génétique révolutionnaire appelé CRISPR-Cas9 pour créer des poissons-zèbres génétiquement modifiés, lesquels représentent plus fidèlement la situation génétique dans la SLA humaine. En utilisant des techniques spécialisées pour mesurer la santé des motoneurones dans ces modèles, Dr Armstrong espère obtenir de nouveaux renseignements sur la relation entre les muscles et les motoneurones afin de mieux comprendre comment la SLA se développe. S’il réussit, son projet ouvrira la voie à l’utilisation de l’outil novateur CRISPR-Cas9 pour créer, dans le cadre de futures recherches, des modèles fidèles de la SLA dans d’autres animaux.
« La validation de notre outil d’édition génétique pour créer des modèles de la SLA avec des poissons-zèbres pourrait aider d’autres chercheurs à développer de meilleurs modèles animaux de la maladie et ainsi permettre à des thérapies prometteuses de passer beaucoup plus rapidement à la phase des essais cliniques. »
-Dr Gary Armstrong, Ph. D., neuroscientifique et professeur adjoint, Institut neurologique de Montréal, Université McGill
Est-ce qu’une protéine qui n’a jamais été étudiée joue un rôle important dans la SLA?
Dre Christine Vande Velde de l’Université de Montréal a reçu la somme de 125 000$ pour poursuivre ses travaux sur la protéine TDP-43. La protéine TDP-43 se retrouve habituellement à l’intérieur du noyau cellulaire et est responsable de la régulation de nombreux processus cellulaires. Dans 97 % des cas de SLA et dans près de la moitié des cas de démence fronto-temporale, les scientifiques ont découvert que la protéine TDP-43 était mal placée dans une zone à l’extérieur du noyau cellulaire appelée cytoplasme.
Dre Vande Velde a récemment découvert que la diminution de la quantité de protéine TDP-43 dans le noyau entraîne une lecture anormale du gène de la SLA appelé hnRNPA1, ce qui a créé une nouvelle protéine qu’elle a appelée hnRNP A1B. Dre Vande Velde soupçonne que cette nouvelle protéine pourrait être une forme toxique jamais découverte auparavant. Dans ses travaux, elle examinera comment la protéine hnRNP A1B fonctionne et si elle joue un rôle dans les mécanismes connus de la pathologie de la SLA. Dre Vande Velde mènera d’abord des expériences sur des cellules et des souris, puis elle validera ses conclusions à l’aide de tissus de SLA généreusement donnés à la Banque de cerveau Douglas-Bell Canada et provenant d’autres laboratoires de recherche sur la SLA.
«J’espère qu’une meilleure compréhension du fonctionnement de la protéine hnRNP A1B dans la SLA la révèlera comme une cible potentielle pour de nouveaux traitements et futurs biomarqueurs. »
-Dre Christine Vande Velde, Ph.D., Professeure associée du Département de neurosciences à l’Université de Montréal et au centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM)
Merci à tous les chercheurs canadiens de nourrir l’espoir d’un avenir sans SLA!
Pour en savoir davantage sur le Programme de recherche de la Société canadienne de la SLA, visitez le als.ca.
>> Pour lire l’ensemble de notre rapport annuel 2018, cliquez ici.