La Société canadienne de la SLA annonce les titulaires des Bourses de découverte de 2014

Le programme de recherche de la Société canadienne de la SLA a été mis sur pied pour financer la recherche de pointe sur la SLA au Canada et vise à atteindre la vision stratégique de la Société : trouver un traitement pour la SLA. Grâce à votre soutien, nous avons le plaisir d’annoncer les titulaires des Bourses de découverte de 2014 de la Société canadienne de la SLA et de la Fondation Neuro Canada.

Il s’agit des premières bourses octroyées en partenariat avec la Fondation Neuro Canada. En tant que membre de la communauté de la SLA, nous sommes très enthousiastes, car ce partenariat permet de financer des projets de recherche de niveau international qui feront, à terme, progresser la recherche sur la SLA.

À propos du Programme de bourses de découverte

Créé en 2008, le Programme de bourses de découverte a pour but d’octroyer des bourses de 100 000 $ à des projets de recherche novateurs sur la SLA. En fournissant le financement initial à des idées de grande qualité qui auraient de la difficulté à obtenir du financement auprès des sources traditionnelles (comme les Instituts de recherche en santé du Canada), la Société permet aux chercheurs d’obtenir des résultats de base qui amélioreront par la suite leurs chances d’obtenir du financement pluriannuel. Chaque titulaire reçoit une bourse unique pour explorer de nouvelles avenues prometteuses de recherche sur la SLA.

Cette année, la Société canadienne de la SLA a reçu 18 demandes de financement.  Le comité international d’évaluation par les pairs de la Société canadienne de la SLA, composé de sept experts de la SLA des États-Unis et d’Europe, a passé en revue les demandes des chercheurs qui ont obtenu une bourse.

Contexte des résumés de projets

Tous les organes et les tissus de notre corps sont composés de compartiments microscopiques vivants nommés cellules. À l’intérieur de chaque cellule se trouve un centre de commandement qu’on appelle noyau. Le noyau contient notre ADN, c’est-à-dire les gènes qui fournissent le code nous permettant de vivre. Le code de l’ADN est traduit en protéines qui, depuis nos cellules, font tout le travail essentiel à nos fonctions vitales. Lorsqu’on dit que, dans certains cas héréditaires, un gène mutant cause la SLA, cela signifie qu’un petit changement dans un gène particulier se traduit par un petit changement dans la protéine, ce qui altère le fonctionnement de cette dernière ou l’empêche de fonctionner, causant ainsi la SLA au niveau cellulaire. Le motoneurone, qui dégénère chez ceux atteints de SLA, est un type de cellule du cerveau et de la moelle épinière.

Titulaires des Bourses de découverte de 2014 de la Société canadienne de la SLA et de la Fondation Neuro Canada

Dre Heather Durham, Institut neurologique de Montréal, Université McGill
« Mécanismes épigénétiques sous-jacents de l’atrophie dendritique dans les cas de SLA »

Résumé du projet

Aperçu : Les motoneurones comportent trois régions distinctes. La partie supérieure du neurone est composée de branches similaires à celles d’un arbre appelées dendrites qui reçoivent l’information à transmettre. La partie centrale du neurone, nommée corps cellulaire, est l’endroit où la majorité des processus vitaux se produisent, alors que la partie inférieure du neurone est composée d’un long fil, appelé axone, servant à relier le neurone au neurone qui le suit dans la chaîne ou au muscle pour le mouvement. Les dendrites des motoneurones supérieurs reçoivent les signaux électriques du cerveau, puis les transmettent à travers le neurone jusqu’à la liaison entre son axone et les dendrites du motoneurone inférieur. Le signal est ensuite transmis le long du motoneurone inférieur jusqu’au muscle, provoquant ainsi une contraction. Dans les cas de SLA, ces liaisons sont rompues lorsque les motoneurones dégénèrent; le cerveau ne peut plus communiquer avec les muscles, ce qui entraîne la paralysie. Les recherches se sont surtout penchées sur le corps cellulaire et sur l’axone, mais les dendrites jouent aussi un rôle important dans la SLA et il a été démontré que la maladie les fait rétrécir. Dans cette étude, le laboratoire de la Dre Durham examinera pourquoi les dendrites rétrécissent dans les cas de SLA et tentera de trouver des façons de prévenir ce rétrécissement. Le laboratoire de la Dre Durham se spécialise dans la recréation de conditions s’apparentant à la SLA dans des cultures cellulaires de motoneurones en leur donnant les gènes anormaux qui causent la maladie chez l’humain. Les résultats préliminaires suggèrent qu’une voie génétique spécifique des motoneurones pourrait nuire à la santé de la dendrite. En déterminant si la voie est d’importance, on pourra non seulement mieux comprendre la SLA, mais aussi potentiellement identifier une cible pour le traitement de la maladie.

Dr Charles Krieger, Université Simon Fraser, (co-PI, Dr. Fabio Rossi)
« Utilisation de cellules de moelle osseuse pour administrer des anticorps à chaîne unique dans les cas de SLA »

Résumé du projet

Aperçu : Ce projet utilisera des cellules de moelle osseuse comme moyen potentiel pour administrer des traitements dans les régions atteintes du cerveau et de la moelle épinière. L’un des principaux obstacles dans le traitement de la SLA est que même si on développait une thérapie pour ralentir ou arrêter la maladie, le cerveau et la moelle épinière sont des zones difficiles d’accès. La barrière hémato-encéphalique est la frontière naturelle qui permet à notre corps de protéger ces zones. Seules certaines substances, comme l’oxygène et les nutriments, peuvent la franchir. Ainsi, non seulement des toxines et des produits chimiques potentiellement nocifs ne peuvent pénétrer cette zone délicate, mais aussi de nombreux médicaments et produits chimiques potentiellement bénéfiques. La plupart des cellules circulant dans notre sang ne peuvent franchir la barrière hémato-encéphalique, mais l’équipe du Dr Krieger a déterminé que des cellules spécifiques de la moelle osseuse sont appelées par le cerveau et la moelle épinière lorsque la SLA progresse et peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique.  À l’aide de techniques de laboratoire spécialisées, l’équipe du Dr Krieger peut retirer ces cellules spéciales de la moelle osseuse et leur donner la capacité d’administrer un traitement dans la zone malade. En les transplantant par la suite dans la moelle osseuse, elles seront prêtes à administrer le traitement lorsque le corps les appellera à se rendre dans la zone malade. Cette Bourse de découverte examinera la capacité de doter ces cellules de substances spécialisées, nommées nanocorps, pouvant se lier à une forme toxique de superoxyde dismutase (SOD1) anormale et en réduire les niveaux. Celle-ci est à l’origine de la SLA dans un faible pourcentage de cas héréditaires et il est possible qu’elle soit présente dans les cas sporadiques. Cette technique sera mise à l’essai chez la souris et, si elle donne de bons résultats, le concept de cette nouvelle méthode d’administration sera validé. Une telle preuve mènerait ensuite à l’optimisation du protocole d’administration des nanocorps SOD1 ou d’autres traitements potentiels chez l’humain.

Dr Alex Parker, Université de Montréal
« Examen du système immunitaire inné et de la dégénération des motoneurones dans les modèles génétiques de la SLA »

Résumé du projet

Aperçu : Au cours des dernières années, on a découvert qu’un ver microscopique nommé C. elegans peut reproduire certains des aspects de la SLA humaine lorsqu’on induit chez lui des gènes anormaux (mutants) qui causent la maladie. Le ver souffre non seulement de dégénérescence des motoneurones comme les humains, mais aussi de paralysie. Grâce à leur capacité à modéliser la SLA, ces vers sont un outil précieux non seulement pour mettre à l’essai des médicaments qui pourraient atténuer ces effets, mais aussi pour étudier la maladie de façon plus efficace, en termes de temps et de coûts, que si on utilisait des animaux plus évolués comme la souris ou le rat. À la suite d’un examen des C. elegans modèles de la SLA, le Dr Parker a découvert qu’ils présentent une augmentation anormale d’une réponse immunitaire immédiate généralement associée à une infection. D’autres travaux ont démontré qu’en bloquant cette réponse, la dégénérescence des motoneurones dans les vers modèles de la SLA s’en trouve réduite. Dans cette étude, le laboratoire du Dr Parker tentera de comprendre comment la réponse immunitaire (nommée immunité innée) est activée par les gènes mutants de la SLA et comment elle provoque la mort des motoneurones. L’identification dans les vers des parties de la réponse essentielles à la maladie permettra de diriger un examen plus poussé dans les modèles animaux de la SLA plus évolués et pourrait fournir de nouvelles cibles de traitement qui permettraient un jour de ralentir l’évolution de la maladie chez l’humain.

Dre Janice Robertson, Université de Toronto, (co-PI, Dr. Jesse McLean)
« Caractérisation de l’interactome de la protéine C9ORF72 pour l’identification de nouvelles voies des pathogènes de la SLA »

Résumé du projet

Aperçu : À la fin de 2011, une découverte majeure a été faite : des anomalies (mutations) du gène C9ORF72 sont responsables du plus haut pourcentage de cas de SLA héréditaire et de démence frontotemporale. Depuis, de nombreux travaux ont été entrepris pour comprendre comment ces mutations sont à l’origine de la maladie. En outre, les chercheurs tentent toujours de comprendre le fonctionnement normal de la protéine C9ORF72 qui est codée par le gène. Saisir son importance dans les cellules comme les motoneurones pourrait fournir d’importants indices sur la SLA et son traitement. Pour ce projet, le groupe de la Dre Robertson étudiera, d’une manière inédite, les protéines qui interagissent avec la protéine C9ORF72 à l’aide de techniques de pointe et de nouveaux outils biologiques spécialement conçus. En identifiant les protéines qui interagissent avec les formes mutantes ou non mutantes de la protéine C9ORF72, de nouveaux procédés essentiels au fonctionnement normal de celle-ci seront identifiés, ce qui permettra de mettre en lumière les procédés qui pourraient être perturbés dans les cas de SLA et qui pourraient être ciblés par un traitement.

Dre Melanie Woodin, Université de Toronto
« Inhibition synaptique dans le cortex moteur d’un modèle murin de la SLA »

Résumé du projet

Aperçu : La SLA est une maladie caractérisée par la dégénérescence des motoneurones supérieurs et inférieurs. Les motoneurones supérieurs sont situés dans la région du cerveau qu’on appelle le cortex moteur. Ils ont fait l’objet de beaucoup moins d’études que les motoneurones inférieurs de la moelle épinière. La différence dans l’activité électrique du cortex moteur chez les modèles murins de la SLA, où les motoneurones supérieurs envoient des signaux de façon excessive, est l’une des premières anomalies détectées. C’est pourquoi certains font l’hypothèse que cette hyperexcitabilité pourrait être à l’origine de la maladie. La Dre Woodin, neurophysiologiste d’expérience, utilisera son expertise pour étudier les causes sous-jacentes à cette hyperexcitabilité, puis chercher une nouvelle méthode pour la contrer.  La bourse permettra au laboratoire de la Dre Woodin de se joindre à la communauté de la SLA. De plus, les résultats de ses recherches pourraient mener à la découverte d’une nouvelle voie thérapeutique contre la maladie.

Source: SLA Canada

 

admin