En 2003, les lettres «S-L-A» résonnent de plus en plus dans le quotidien de Gilles Martel.
Alors qu’un dénommé Jean Lepage amasse des dons pour la SLA dans la région de Charlevoix, son grand ami Ghislain et sa femme Angèle affrontent eux-aussi les contrecoups de la maladie. « Ça faisait 25, 30 ans qu’on les connaissait. Tout allait bien dans la vie de Ghislain, il avait son commerce, puis du jour au lendemain, il reçoit un diagnostic de SLA et tout flanche. » Fidèles à leurs amis de longue date, Gilles et sa conjointe Céline décident de cheminer à leurs côtés en participant à des initiatives en soutien à la Société, dont la Marche pour la SLA à Montréal.
Inspiré par la résilience et le courage des familles qu’il croise à cet événement, Gilles entreprend les démarches pour offrir à Charlevoix sa propre marche. « Voir des gens qui étaient malades et qui participaient à la Marche pour trouver une solution, alors qu’ils auraient très bien pu “démissionner”, ça m’a marqué », confie l’homme de la Malbaie. « Ils deviennent tellement démunis, alors ça prend du monde en santé pour démarrer des initiatives comme celle-là. »
«C’est sur que j’ai mes limites, mais j’ai essayé d’apporter un petit plus pour amasser des sous et conscientiser les gens. On n’est jamais assez conscientisés. Les gens atteints de la SLA ont un cœur, ils ont des sentiments et il faut continuer à les aider. »
Quatorze ans après la première édition, l’événement est devenu un point de rencontre symbolique pour plus d’une centaine de Charlevoisiens et Charlevoisiennes, au grand plaisir de M. Martel. « Les gens se rassemblent pour se remémorer leurs proches. On leur donne un moment dans l’année pour amasser des sous pour la recherche, mais aussi une occasion de se rappeler des gens qui sont partis et qui ont eu le courage de passer au travers, même si c’est difficile. » Selon Gilles, c’est surtout grâce au travail d’équipe accompli aux côtés de ses fidèles collaborateurs que l’événement atteint, année après année, ses objectifs.
En regardant derrière lui, c’est sans prétention que l’homme a le sentiment d’avoir fait avancer la cause, une marche à la fois, une année à la fois. «C’est sur que j’ai mes limites, mais j’ai essayé d’apporter un petit plus pour amasser des sous et conscientiser les gens. On n’est jamais assez conscientisés. Les gens atteints de la SLA ont un cœur, ils ont des sentiments et il faut continuer à les aider. » Même si Gilles demeure très modeste quant à ses réalisations, la Société reconnaît la valeur inestimable de son engagement et du soutien qu’il apporte sans relâche, après tant d’années, aux familles de sa région.